C’est à travers une question orale avec débat que ce député national élu de la ville de Bunia demande au Ministre d’Etat et Ministre de la Santé publique, Hygiène, prévention et prévoyance sociale de fournir des explications sur cette problématique. Dans cette correspondance, ce député national fait remarquer que depuis le 30 juin 1960, il s’observe clairement que des médecins occupent des postes de responsabilité au sein du système sanitaire congolais. Et ce, sans tenir compte des spécificités des autres catégories professionnelles œuvrant dans ce secteur, écrit l’honorable Iracan. « Les données statistiques en ma possession renseignent que les médecins représentent près de 10 % de l’ensemble du personnel de santé et occupent, paradoxalement, plus de 90% des postes de commandement, notamment dans les Directions Centrales, les Programmes, les Divisions Provinciales, les Inspections Provinciales, les Hôpitaux Généraux de Références, les Zones de Santé, jusqu’aux Centres de Santé », lit-on dans ce document déjà réceptionné au Cabinet du Président de l’Assemblée Nationale
Pour cet élu du peuple, malgré la disponibilité des autres cadres qualifiés de santé, formés pour le besoin de l’amélioration de la politique sanitaire nationale ainsi que la bonne gouvernance, force est de constater que le Gouvernement choisit et n’utilise qu’une seule catégorie professionnelle pour occuper la majorité des postes de commandement du secteur. Il en veut pour preuve, la note circulaire n°MSPHPS.1251/SG.SPH/CTA/DKM2202/YRS/2024 du 07 novembre 2024, sur le Processus de nomination des Médecins Chefs de Zone de Santé, qui illustre pertinemment ses propos. S’inscrivant dans la logique de cette note, la Division provinciale de la Santé de l’Ituri a même lancé un appel à candidature pour recruter 36 « médecins chefs de zone ». Dans ce document, l’on trouve certains critères qui font croire que les postes de responsabilité comme celui du responsable d’une zone de santé demeurent l’apanage de seuls médecins. Et pourtant, c’est faux.
Ayant été approché par les autres professionnels de santé frappés par cette mesure, nous avons jugé urgent que votre Autorité réponde clairement à la question principale de savoir : Qu’est ce qui justifie que les médecins cliniciens soient privilégiés à occuper seuls plus de 90% des postes de commandement dans le secteur de la santé en République Démocratique du Congo ? Six autres questions secondaires suivent dont celle de savoir de savoir pourquoi consacrer l’intitulé « Médecin Chef » à tous les postes de commandement et aussi « Médecin Chef de Zone » au lieu de Coordinateur de zone de santé selon les conclusions des états généraux de la santé tenue en décembre 1999 au Centre Nganda à Kinshasa ?; quelles sont les mesures correctrices envisagées pour prévenir la frustration et le mécontentement qui pourront surgir suite à l’application de la note circulaire sus-évoquée?
Entre temps, les ressortissant de plusieurs filières de formation des professionnels de santé en compétences diverses dans les universités et instituts supérieurs du pays, notamment la médecine humaine, la santé publique, la médecine physique, la médecine bucco-dentaire, la pharmacie, les sages-femmes, les soins infirmiers, la nutrition et diététique, la biologie médicale, la gestion des institutions de santé, observent impuissamment cette pratique qui date de plusieurs décennies
La Rédaction
