Dans une interview explosive accordée à Christian Lusakweno, la sénatrice honoraire Francine Muyumba, cadre influent du Front Commun pour le Congo (FCC), a brisé le silence et recadré le débat sur la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC. Avec une détermination sans faille, elle a mis en cause la responsabilité du régime actuel et a exigé des comptes sur la gestion de la guerre du M23.
Le silence de Kabila, une forme d’acquiescement ?
Christian Lusakweno a soulevé une question brûlante : le silence de Joseph Kabila et du FCC sur la guerre du M23 peut-il être interprété comme une forme d’acquiescement, voire de complicité ? Pour ce journaliste, le silence, dans ce contexte de crise, pourrait être perçu comme une participation au jeu de l’ennemi. La réplique de Muyumba ne s’est pas faite attendre. Elle a aussitôt recadré le débat avec une fermeté implacable : « Kabila n’est plus au pouvoir » ! Les responsables de la gestion du pays sont ceux qui ont été élus. C’est à eux qu’il faut demander des comptes, pas à Kabila.
Un rappel historique : l’attitude du régime actuel face au M23
Avec une mémoire impeccable, honorable Francine Muyumba a rappelé l’attitude du régime actuel, alors dans l’opposition, face à la crise du M23 sous Joseph Kabila. Elle a souligné l’indifférence et les critiques acerbes de l’opposition de l’époque, allant jusqu’à accuser Kabila de collusion avec les agresseurs. « Où sont ces accusations aujourd’hui ? », s’est-elle interrogée.
« Qu’ laisse Kabila tranquille » !
Francine Muyumba a défendu avec véhémence l’action de Joseph Kabila lors de la précédente crise du M23, rappelant les négociations à Kampala et la stratégie militaire qui avait permis de mater cette force négative. « Nous avons maté le M23 à l’époque. Qu’on laisse Kabila tranquille » !, a-t-elle martelé.
Un appel à l’action: « le pouvoir doit changer de stratégie !
Francine Muyumba a dénoncé l’inaction du régime actuel, critiquant les discours vides et le manque de stratégies payantes. « Il faut changer de stratégie ! Nous ne pouvons pas rester dans le statu quo alors que l’ennemi avance », a-t-elle insisté. Elle a appelé le régime actuel à plus de flexibilité et de pragmatisme dans la résolution des conflits.
L’interview de Francine Muyumba a été un véritable coup de tonnerre dans le paysage politique congolais. Elle a mis en lumière les tensions et les divergences sur la gestion de la crise sécuritaire dans l’Est du pays. Avec une audace et une franchise rafraîchissantes, elle a interpellé le pouvoir et a exigé des comptes sur la situation. Son appel à l’action et à un changement de stratégie résonne comme un cri d’alarme pour la population de l’Est, qui se sent abandonnée face à la violence.
David MUTEBA KADIMA