Nord-Kivu: «l’or du Grand Nord peut devenir une richesse pour la paix et le développement. Mais sans encadrement ni volonté politique, il restera une source d’insécurité»(Justin KIRONGOZI, Cadre de la COMILUB/COOP-CA)

Ce cadre de la Coopérative Minière de la Lubena-Lubero, (COMILUB/COOP-CA) en sigle s’est ainsi exprimé lors du mini forum  sur la gouvernance minière  dans la province du Nord-Kivu. Ces assises de haute portée économique, qui avaient réunies tous les acteurs intervenants dans le secteur minier en province, été organisées à Beni par le Gouvernorat du Nord-Kivu le jeudi 10 juillet 2025.

Ayant activement pris part à ces travaux, Justin Kirongizi, a, à travers une note technique destinée au patron de l’Exécutif provincial, fait le point sur la problématique de l’exploitation artisanale de l’or dans la partie Nord de la province du Nord-Kivu. Cet acteur minier fait remarquer que l’exploitation artisanale de l’or constitue une source majeure de revenus pour des milliers de familles du Grand-Nord (Beni, Lubero,), mais elle reste confrontée à des défis majeurs qui freinent son apport réel à l’économie provinciale et nationale.

Partant, le secteur minier en province fait face à de nombreux défis. Il s’agit notamment des activités minières artisanales dominées par l’informel, le faible encadrement technique des creuseurs, le faible niveau de traçabilité favorisant la contrebande ; le contrôle de certains sites miniers par des groupes armés, l’absence d’infrastructures sanitaires et de sécurité sans oublier la dégradation environnementale, a indiqué Justin Kirongozi.

Eu égard ce qui précède, souligne ce cadre de la COMILUB, plus de  60% de l’or produit dans la zone sort sans enregistrement formel. Moins de 10% des exploitants sont affiliés à des coopératives agréées. En guise de solutions à tous ces défis, monsieur Justin Kirongozi propose quelques hypothèses. Il s’agit entre autres du  renforcement du rôle du SAEMAPE et de l’administration des Mines sur terrain (présence continue, logistique, protection) ; l’organisation des exploitants en coopératives légales, formées et encadrées ; la création des zones d’exploitation artisanale (ZEA) bien définies et sécurisées. A cela s’ajoutent le lancement de programmes de formation en sécurité minière, traçabilité, hygiène, environnement, la collaboration active entre FARDC, PNC Mines et autorités locales pour libérer les sites occupés et la mise en place de comptoirs d’achat agréés dans chaque territoire.

Dans la même note, la COMILUB/COOP-CA à travers son délégué au dit forum demande au Gouverneur  d’appuyer la mise en œuvre d’un programme pilote d’encadrement dans les zones sensibles (Kiboto, Mununze, Manguredjipa…). Il faut également faciliter  la décentralisation des services miniers vers les zones productrices et insérer l’exploitation artisanale dans les stratégies de paix, développement local et fiscalité locale. Ce qui permettra de transformer l’or du Grand Nord en une véritable richesse pour la paix et le développement.  «Mais sans encadrement et la volonté politique, il restera une source d’insécurité et d’exploitation illégale », prévient Justin Kirongozi, l’un des hauts cadres de la COMILUB/COOP-CA

Il sied de noter que la COMILUB (Coopérative minière de la Lubena-Lubero) est l’une de grandes coopératives minières œuvrant au Nord-Kivu. Agréée par l’arrêté ministériel n0 00213/CAB.MIN/MINES/01/2025 du 17 avril 2025, cette coopérative initiée par monsieur KAMBALE KATALIKO Emmanuel contribue au développement socio-économique de la province du Nord-Kivu.

La Rédaction

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