Aux grands maux, de grands remèdes, dit-on. C’est l’application de ce dicton qui guide les actions salvatrices du trio à la tête de la société commerciale Kisenge Manganèse. Figurant depuis plus de trois décennies sur la liste des entreprises publiques qualifiées de « canards boiteux » car improductives, Kisenge Manganèse s’en sort petit à petit grâce aux multiples efforts de l’actuel Comité de gestion. Aussitôt nommés respectivement PCA, Directeur Général et Directeur Général Adjoint, par le Chef de l’Etat le 28 août 2023, messieurs Mbelngele Thamuk, Yannick Sosongo et madame Ngoya Kanda Gisèle, se sont inlassablement investis dans la quête effrénée des partenaires pour la relance des activités de cette société minière qui était déjà placée dans les oubliettes.
Outre le contrat de joint-venture entre Kisenge Manganèse et Taurian, le Directeur Général Yannick Sosongo déploie toute son énergie et son intelligence pour reprendre la production du manganèse suspendue depuis 1980. En collaboration avec le Président du Conseil d’Administration, il ne ménage aucun effort pour décrocher des partenaires gagnants-gagnants devant permettre de mobiliser des ressources financières indispensables pour la reprise de la production aussi bien du manganèse que d’autres minerais se trouvant dans les concessions de cette entreprise publique. « Nous nous inscrivons dans cette logique pour essayer tant soit peu, d’apporter notre pierre à l’édifice. Nous allons le faire avec des partenaires tant publics que privés pour relancer la société commerciale la minière de Kisenge Manganèse», a indiqué le Directeur Général Yannick Sosongo. C’était au sortir d’une cérémonie de signature d’un partenariat de joint-venture avec la société BLUE SKY MINING, BSM SARL intervenue au Cabinet du Ministre du Portefeuille, le mardi 17 septembre 2024.
C’est la même conviction qui anime le Président du Conseil d’Administration qui se veut également optimiste pour le redressement de Kisenge Manganese. « Nous nous inscrivons dans la suite logique de la vision du Chef de l’État de faire du Congo-Kinshasa un pays prospère, développé. Kisenge Manganese est une entreprise qu’il faut déterrer parce qu’elle est restée pendant plus de 40 ans sans produire. Et Aujourd’hui, il faut absolument trouver des partenaires avec qui nous pouvons remettre cette société en exploitation. Pendant plus d’une année, nous nous sommes mis à travailler pour trouver des partenaires qui peuvent nous apporter les capitaux nécessaires non seulement pour résorber la charge sociale et surtout pour réhabiliter et acquérir de nouveaux équipements. Dans plus au moins 6 mois, Kisenge Manganese ne sera plus l’ombre d’elle-même. Les efforts sont perceptibles. De plus en plus, nous arrivons à désintéresser le personnel impayé depuis 20 ans. Nous pensons qu’avec l’exploitation qui va reprendre, le personnel pourra retrouver le sourire », rassure l’honorable Mbengele Thamuk.
Kisenge Manganèse retirée des oubliettes
En réalité, il fallait d’abord faire renaître cette entreprise publique dont l’état était agonisant. Autrefois reconnue comme une mine de manganèse florissante parmi les grandes structures publiques, la Société Kisenge Manganèse a cessé sa production depuis les années 80 en raison de la fermeture du chemin de fer Dilolo-Lobito. Depuis lors, plus de 200 travailleurs sont restés impayés pendant près de vingt ans, et plus de 500 retraités se trouvent également affectés. C’est dans cette logique que l’actuel comité de gestion a multiplié les séances de plaidoyers auprès des autorités compétentes. Il a tour à tour présenté l’état de lieux de cette entreprise publique au Ministre des Mines, Kizito Pakabomba et celui du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa, sans parler d’autres contacts de haut niveau effectués pour la recherche des partenaires extérieurs. L’on se rappelle que le 27 août 2024, ce même Comité dirigeant a présenté au Ministre Jean-Lucien Bussa un autre éventuel partenaire . Il s’agit de la société TANZAMZAR INVESTIMENT Ltd .
Le vœu le plus ardent du Directeur général est voir cette société minière reprendre son prestige datant. « Dans le temps, Kisenge Manganèse était parmi les grandes sociétés qui contribuaient au budget de l’État. Suite à la guerre en Angola, l’unique voie d’évacuation des produits, (le chemin de fer de Benguela) était fermé. En 1978, Kisenge Manganèse a arrêté la production suite à cette guerre. Et en 1980, elle a fermé. De 1980 à 2017, Kisenge Manganèse n’exportait plus suite à la fermeture de la frontière et du chemin de fer de Benguela. Conséquence, la société a connu sa chute . En 2017, un partenaire est venu pour essayer de rouvrir le corridor de Banguela. Ce qui a permis d’oxygéner un peu la société », a dit le Directeur Général lors d’un entretien avec Sans Frontières Médias.
Bonne gouvernance, gage du succès
Hériter de la gestion de Kisenge, c’est aussi accepter un passif lourd. En août 2023, Yannick Sosongo hérite d’une institution dans un état proche de la faillite, une comptabilité criblée des dettes. « Sur le plan financier, j’ai trouvé une dette au-delà de 87 millions de dollars. Les 3 plus grandes : la dette due au personnel actif tout comme non actifs évaluée à 36 millions de dollars, la seconde celle de la SNEL et la troisième fiscale et parafiscale », fait savoir le Directeur Général.
Parmi les stratégies de l’actuel Comité de gestion, nos sources parlent d’une gestion orthodoxe, transparente et le sens élevé de collaboration qui se matérialise à travers une communication à la fois verticale et horizontale au sein de l’entreprise. Ce qui ravive l’espoir des agents malgré les multiples arriérés. Encouragé et apprécié par la quasi-totalité des employeurs, le Comité de gestion se dit déterminé à consacrer d’énormes efforts devant aboutir à la relance de la production. Ce, malgré les multiples complots de certains détracteurs qui veulent ralentir l’essor de relance qui s’observe désormais chez Kisenge Manganèse. « Nous avons l’obligation de nous inscrire dans la logique du Chef de l’Etat et du Ministre du Portefeuille qui veulent faire des entreprises publiques le levier principal du développement économique de la RDC », déclare pour sa part madame la DGA Ngoya Kanda Gisèle.
Il sied de préciser que Kisenge Manganese est une entreprise publique congolaise spécialisée dans l’extraction et la valorisation du manganèse, un métal utilisé notamment dans la fabrication des batteries et des aciers. Elle est placée sous la tutelle du Ministère du Portefeuille, qui est responsable pour la participation de l’État Congolais dans les entreprises publiques, commerciales et d’économie mixte. Cette société exploite la mine historique de Kisenge, située dans la province du Lualaba, qui possède l’un des plus importants gisements de manganèse au monde.
Vianney MUTULIRANO